mercredi 4 novembre 2015

Je t'aime mais je te bats

D'après une étude, une femme sur deux en Tunisie souffre, subit et accepte la violence conjugale.  Mais je suis certaine que 80% des femmes en Tunisie sont réellement victimes de violence vu que d'après le commun des tunisiens à part la violence physique extrême, tout le reste est classé comme " sa3et Ghoch", oubliant que le reste des pratiques sont aussi des violences psychiques.

Je vous raconte aujourd'hui une histoire qui pour plusieurs sera une histoire vécue, pour d'autres un témoignage déjà connu.

Le premier jour, ils se sont bagarrés, Mr énervé lui a expliqué qu'elle était la source du conflit. Elle renie mais tout au fond d'elle et par amour, s'aligne à l'idée que l'anomalie vient d'elle et finit par s'excuser et lui fait pareil.

Le deuxième jour, une deuxième bagarre mais cette fois, il lui a parlé d'un ton plus élevé et lui a répété que ce comportement est à cause d'elle et que ce n'est pas lui qui se comporte ainsi. Il lui a crié dessus un peu puis il s'est calmé et a demandé pardon et elle par amour, lui a pardonné.

Le troisième jour, il l'a basculé, lui a crié dessus comme il ne l'a jamais fait avant, elle en larmes, effrayée ne savait pas quoi dire et lui profitant de ce moment de faiblesse, lui a crié dessus en disant: " Pourquoi tu me fais ça, pourquoi tu me pousses à réagir ainsi? Pourquoi tu gâches tout " et là, par peur cette fois, elle lui a demandé pardon.

Les jours à venir, il n'hésitait plus à la bousculer, à la pousser, des gestes de plus en plus violents rythmés par le sens fort et atroce de sa voix.

Et puis le jour vient du premier coup, la première gifle jusqu'à ce qu'il devienne un rituel quotidien qui commence au début par un " désolé" des fois sincères et d'autres non et finit par devenir une habitude et un droit. Elle en larmes, il la serre dans ses bras et lui murmure la phrase fatidique: " Pourquoi tu m'obliges à réagir ainsi". Cette fois, ce n'est ni l'amour ni la frayeur qui l'ont poussé à s'excuser mais le sens de la culpabilité et cette voix dans sa tête qui lui disait: " Il a raison"

Sachez que je n'ai rien exagéré, j'ai juste accéléré le cours de l'histoire et quelque soit le stade qu'atteint une femme violentée, la souffrance psychologique est la même qui donne au final un être détruit psychologiquement, affaiblit physiquement et soumis.



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